Nous ne naissons pas parents, nous ne naissons pas mère.
Nous devenons mère lorsque notre ventre commence à s’arrondir ou parfois quand son regard plonge dans le votre lors de LA rencontre, le jour J, lors de votre accouchement.
Pour les conjoints, qui ne portent pas l’enfant, c’est souvent quand il se retrouve avec cette « petite chose » au creux de leur bras qu’ils se sentent enfants parents.
Et ensuite, nous allons cheminer, avancer, grandir, ensemble.
Lui va apprendre à gazouiller, à manger, à marcher, puis à compter et vous, vous allez apprendre à devenir parents, et même plus précisément à devenir le parent dont votre enfant a besoin.
Dana Louise Raphaël est une anthropologue américaine qui a créé dans les 70 l’expression La Matrescence.
Mais alors qu’est ce que c’est la Mastrescence ? Et bien comme l’indique le titre de cet article nous parlons ici de la naissance d’une mère, de tout ce chamboulement que l’on vit lorsque l’on devient maman.
Les neurosciences ont prouvé que le cerveau de la maman se modifie lors de la grossesse, ce n’est donc pas « juste » quelque chose de psychologique mais il y a aussi des changements de l’ordre physique, au sein même de notre cerveau.
On voit bien la similitude avec le mot adolescence, car ce sont deux phases qui nous plongent dans un bain d’hormones et de changements très profonds et nous font revoir notre place dans le monde.
Cette période qui dure de la grossesse au 2 à 3 ans de l’enfant est assez méconnue en France.
Comme le dit Alexandra Sacks dans son Tedex, beaucoup de ses symptômes sont attribués à la dépression du post partum, à tord.
« Je pensais que la maternité me rendrait entière et heureuse. Je pensais que je voudrais toujours faire passer le bébé d’abord. » Alexandra Sacks.
Il y a deux principes dans la matrescence : L’attraction et le rejet.
L’attraction s’est le fait de répondre aux besoins de nos bébés qui sont extrêmement dépendants, pour manger, boire, dormir, se mouvoir … L’ocytocine libérée dans le cerveau de la mère va venir mettre le bébé au centre du cerveau afin qu’elle puisse répondre à l’ensemble des besoins de son bébé.
Mais dans un même temps, l’esprit de la mère peut rejeter cela car elle a une identité, une vie, des besoins. C’est donc un tiraillement permanent que vivent les mamans.
Pour faire évoluer les mentalités sur ce sujet, Alexandra Sacks, Psychiatre, recommande que les femmes se parlent entre elles, mais aussi avec leurs familles, leurs amis et leur partenaire.
« Quand un bébé nait, une mère nait également, chacun instable à sa façon. La matrescence est profonde mais elle est aussi difficile et c’est cela qui la rend humaine. » Alexandra Sacks, Psychiatre
J’en profite pour vous partager une illustration que j’aime tout particulièrement de Heloïse Weiner, extrait de son livre « La vie de maman c’est que du bonheur, mais faut s’accrocher » une super BD pour dédramatiser de nombreuses situations du quotidien.
Quelques ressources complémentaires :
Le podcast de Clémentine Sarlat, La Matrescence
Les ateliers que j’organise pour préparer sereinement l’arrivé de bébé, pour connaitre la prochaine date, vous pouvez regarder l’agenda en page d’accueil ou m’écrire un petit mail 🙂
Lucille.